samedi 22 novembre 2008

Des chinois qui posent des lampes par terre. De dos.

mireilleL'œuf fait-il la poule ou la poule fait-elle l'œuf ? Le jardinier qui boite et qui boit boite-t-il parce qu'il boit ou boit-il pour oublier qu'il boite ? L'artiste subventionné reçoit-il des subventions pour pouvoir préparer ses créations, ou crée-t-il pour recevoir des subventions ?

Une fois n'étant pas coutume, je me suis laissé infliger ce soir un spectacle de danse contemporaine. Bien évidemment, j'avais envisagé l'hypothèse selon laquelle j'allais m'ennuyer ferme, mais bon, c'est ça la vie de couple, des fois il faut faire des concessions. C'était pire que ce que je craignais. A l'opéra de Lille, on donnait donc ce soir Comment dire "ici" ?, une proposition de Christian Rizzo. On notera que l'artiste lui-même, conscient de se foutre de la gueule du monde, ne parle pas pour sa création de spectacle ou de chorégraphie, mais, humblement, de proposition. Que nous a proposé Christian Rizzo ce soir ? En guise de danse, des chinois de dos qui marchent et qui posent des lampes par terre, dont un déguisé en gardien de parking. Pendant une heure. Ça peut paraître long, une heure pour marcher de dos et poser des lampes par terre, même pour des chinois, mais il faut bien voir que tous les gestes étaient exécutés trèèèèèèèès lentement. Et puis je réduis, ils n'ont pas fait que ça, par moments certains se munissaient de grands bâtons et traversaient lentement la scène avec. C'est tout. En guise d'accompagnement musical, car que serait la danse sans musique, on a pu distinguer trois phases. Un long début mêlant silences et bourdonnements désagréables. Une longue fin avec un mélange de bruits désagréables, genre crissements. Entre les deux, une phase plus courte, mais tout de même fort pénible, avec des grincements désagréables.

chabalL'art peut avoir plusieurs fonctions. Il peut se contenter, mais c'est déjà pas mal, de donner à voir du beau. Là non, des chinois qui marchent de dos en posant des lampes par terre, sans aller jusqu'à hurler à l'attentat esthétique, on ne peut pas considérer ça comme quelque chose de beau. L'art peut aussi servir de vecteur pour transmettre un message. Ici, c'est difficile à affirmer, mais il ne semble pas qu'il y ait réellement un message. Au mieux, il y en a un, mais alors force est de constater que sa transmission est un échec. L'art peut aussi inviter à réfléchir. Dans ce cas précis, la seule réflexion amenée consiste à chercher à répondre à la question qu'est-ce que je fous là ? Pas le qu'est-ce que je fous là ? métaphysique, avec des morceaux de sens de la vie à l'intérieur, non, le qu'est-ce que je fous là ? épidermique, le vulgaire, celui qui fait simplement se demander pourquoi on reste assis à cet endroit précis pendant une heure à regarder des chinois qui marchent de dos en posant des lampes par terre (allumées, avais-je omis de préciser) alors qu'il y avait quand même France-Australie à la télé. Avec Chabal, en plus.

lundi 17 novembre 2008

Crucification

Crucification n.f. accrochement malveillant de messie

life_of_brian_2En guise de préambule, j'inviterai tous ceux qui me croivent pas que des gens utilisent (quand même) le mot crucification à écouter le commentaire de la journaliste sur la vidéo qu'on peut trouver en cliquant sur ce lien.

En guise de puisambule, je rappellerai à tous ceux qui l'auraient oublié qu'il est un certain nombre de gens qui s'accordent sur l'hypothèse selon laquelle Jésus de Nazareth aurait été crucifié plus ou moins en 33 après lui-même. Ce supplice est connu sous le nom de crucifixion, et, pour ceux qui voudraient faire les originaux, le dictionnaire admet également le terme crucifiement. En revanche, et là je suis catégorique, la crucification n'existe absolument pas. Que des mécréants, incroyants ou autres infidèles s'amusent à parler de crucifiction, je veux bien encore l'envisager, mais quand j'entends évoquer la crucification du Christ, je m'insurge. Sans faire une crucifixation fixation là-dessus, mais quand même.

En guise de postambule, je rajouterai ceci : always look on the bright side of life.