mercredi 7 janvier 2009

Vade Retro Oestrogenas

neuwirthQuand des mecs qui ont mis quatre siècles à admettre du bout des lèvres que Galilée n'avait peut-être pas totalement tort en disant que la Terre tournait autour du soleil s'amusent à se prendre pour des scientifiques, ça me fait toujours doucement rigoler. Le Vatican s'érige ces derniers temps en défenseur de l'environnement, pourquoi pas. Et pour s'attaquer aux problèmes environnementaux, la Bande à Benoît commence par dénoncer les effets dévastateurs de la pilule sur l'environnement. Pour résumer ce qu'on peut trouver quant au contenu de l'article (l'article lui-même semblant introuvable car le site de l'osservatore romano ne dispose pas d'archives exhaustives), disons que les tonnes d'hormones relâchées dans la nature à travers les urines des femmes qui prennent la pilule seraient un des principaux fléaux écologiques du monde. Ben voyons. Aucun rapport évidemment avec le fait que l'église catholique condamne a priori toute contraception, hein, c'est juste du scientifique et de l'écologique...

benoit_XVIPetit calcul rapide en ce qui concerne les tonnes d'hormones. En moyenne, les pilules actuelles contiennent à peu près 20 µg d'oestradiol par comprimé. Une femme sous pilule prend 21 comprimés par mois 12 mois par an. En admettant qu'elle ne métabolise rien et qu'elle rejette tout en faisant pipi, elle relarguerait donc grosso modo 5 mg d'hormones par an. Considérons maintenant la population mondiale. 6 milliards d'individus, soit à peu près 3 milliards de femmes. Une approximation comme ça, à la louche, on va dire qu'il y en a 10 % qui prennent la pilule. Et à mon avis je suis très très large. Mais mettons. Soit 300 millions fois 5 mg, ça nous donnerait donc, dans le pire des cas, 1,5 t d'hormones venues des contraceptifs oraux rejetées dans la nature par l'urine des pêcheresses...

Une tonne et demi... pas de quoi en faire des tonnes...

Pedro José Maria Simon Castellvi me semble donc être un gros guignol, qui mérite à ce titre d'être le premier à figurer au Conservatoire des Etalons de la Connerie Universelle pour l'année 2009.

lundi 5 janvier 2009

Au pire, qu'est-ce qu'on risque ?

Donald_WestlakeLe couperet tombe aujourd'hui. Plus de publicité (enfin le soir, pour commencer) sur France 2, 3, 4, 5 et Ô. Le contrat, éxécuté par Sarkozy, aurait été lancé par TF1, jaloux de voir ses concurrents gagner aussi de l'argent facile. Vrai ou pas, on ne le saura pas, motus et bouche cousue. La question qui se pose maintenant est la suivante : la fin de la publicité va-t-elle mener la télévision publique sur les sentiers du désastre ?

Donc, plus de pub sur le service public. Donc moins d'argent pour payer les droits de diffusions de blockbusters. Au pire, qu'est-ce qu'on risque ? Moins de Besson et plus de Capra ? Moins d'argent aussi pour payer les animateurs producteurs d'émissions de divertissement. Au pire, qu'est-ce qu'on risque ? Moins de Drucker et plus de Taddeï ? Moins de reportages sur les dégâts des eaux chez Courbet, et plus sur les aztèques dansants à Envoyé Spécial ? Que des mauvaises nouvelles, donc...

donald_westlake_au_pire_qu_est_ce_qu_on_risqueOn est aussi mort de trouille du fait que le président de France Télévisions sera maintenant nommé et révocable par le Président de la République (soit, pour le moment, Nicolas Sarkozy, personne n'est parfait). Dès lors, la télévision publique perdrait son indépendance. Mais franchement, au pire, qu'est-ce qu'on risque ? Une ligne éditoriale qui perd son indépendance (qui reste à démontrer) vis-à-vis du pouvoir mais s'affranchit de la coupe des annonceurs perd-elle vraiment beaucoup en crédibilité ? Et puis, si on veut de l'information vraiment indépendante, il reste, divine providence, TF1...