dimanche 27 décembre 2009

Bonne année!


Gilles Vervisch est parti...stop

dans la vallée des rois...stop

pour une semaine...stop

suivre les traces de

Howard Carter,...stop

sur les rives du Nil....stop




Retour le 4 janvier 2010...

mercredi 23 décembre 2009

Emission "L'appart", sur radio campus

Au gré de la visite, trois personnalités du monde politique, associatif, économique, culturel ou médiatique se découvrent et commentent librement l’actualité.

Pour échanger sur ces sujets, comme d’habitude, trois invités :

- Hervé This - Physico-chimiste dans l’équipe de Gastronomie Moléculaire, au Laboratoire de chimie d’AgroParisTech, directeur scientifique de la Fondation Science & Culture Alimentaire (Académie des sciences), président du Comité pédagogique de l’Institut des hautes études du goût, de la gastronomie et des arts de la table, co-créateur de la discipline de "gastronomie moléculaire".
- Remy Burkel - Réalisateur de documentaires dont Justice à Vegas, une série documentaire diffusée sur Arte en octobre qui vient de sortir en DVD.
- Gilles Vervisch - Enseignant, agrégé de philosophie, auteur du livre "Comment ai-je pu croire au Père Noël ? Philosopher au quotidien".

dimanche 20 décembre 2009

Ouest France

Philosophie. Ce petit traité, rédigé par Gilles Vervisch, prof agrégé, se propose de donner des clés afin de philosopher quotidiennement. Instructif et plein d'humour.

Soyons honnête : Comment ai-je pu croire au Père Noël ? n'a qu'un rapport lointain avec le vieux bonhomme à la barbe fleurie. Hormis les premières pages, qui tentent de répondre à cette angoissante question. Les chapitres suivants, eux, se proposent de réfléchir sur des questions tout aussi cruciales : Comment être soi-même dans une soirée où l'on ne connaît personne ? Ou Puis-je me fier à la météo pour savoir comment m'habiller demain ?

Ceux qui croient trouver des réponses toutes faites en seront pour leurs frais. Comment ai-je pu... est un livre de philosophie. Une matière qui, comme chacun sait, incite à penser par soi-même. Gilles Vervisch préfère donc donner des pistes de réflexion, afin de tenter d'éclairer d'un jour nouveau nos décisions, nos choix, nos renoncements...

Ainsi, le chapitre Comment ai-je pu rester aussi longtemps avec un mec aussi con ? trouve des réponses du côté de la préservation de l'espèce humaine, du fantasme, et même du mythe de la caverne de Platon... Comment échapper à l'ennui du dimanche après-midi va voir du côté de Sisyphe, de l'absurdité de la vie, de notre condition de mortel et pour tout dire, du sens de l'existence.

Il ne faut pas s'y tromper : ceci est de la philosophie. Certains passages nécessitent une lecture attentive, voire plusieurs lectures. Mais Gilles Vervisch a le chic pour vulgariser et faire comprendre. Surtout, la nature l'a doté d'un sens de l'humour corrosif, qu'il sait parfaitement mettre au service de sa discipline.

Florence PITARD.

lundi 14 décembre 2009

Qu'est-ce que l'identité nationale?

Bien sûr, on peut toujours remarquer que le débat sur l'identité nationale est une idée lancée en forme de leurre pour occuper les éditorialistes et autres journaleux qui, d'ailleurs, n'ont pas manqué de mordre à l'hameçon. Du coup, on pourrait estimer qu'il n'y a pas lieu de débattre.

Alors, plutôt que de discuter, faisons un peu de philosophie en revenant aux fondamentaux, en se demandant tout simplement: "qu'est-ce qu'une Nation?" Or, cette simple question révèle déjà les problèmes qui se posent à tous ceux qui cherchent à penser la notion "d'identité nationale", et ce, dans les trois définitions successives de la nation, que l'on trouve dans le dictionnaire Le Petit Robert:
"1. Groupe d'hommes auxquels on suppose une origine commune."
Reste à savoir qui est ce "on". S'agit-il de l'ethnologue, de l'historien ou de l'anthropologue? Dans ce cas, il faudrait savoir de quelle origine on parle, aussi bien dans sa nature (ethnique, politique, religieuse, géographique, etc.), que dans le temps: on remonte jusqu'à quand? Quelle époque considère-t-on comme étant "l'origine" d'une nation? Pour la France, par exemple; on pourrait considérer que la naissance de la Nation remonte à la Révolution de 1789. Pourtant, les individus qui ont déclaré l'institution de la Nation Française se reconnaissaient déjà, alors, une origine commune. Faut-il remonter au moyen-âge? A l'antiquité, plutôt, comme lorsqu'on parle de "nos ancêtres les gaulois"? Mais ne s'agit-il pas plutôt des francs et de Clovis, leur premier roi? Il faut plutôt admettre que l'origine est bien difficile à définir, et ceux qui pensent pouvoir identifier des "français de souche", aurait bien du mal à nous dire à quelle époque leur arbre a été planté et surtout, de quelle espèce il s'agit! En fait, chaque "nation" est constituée et continuellement transformée par des flux de migrations. Personnellement, j'ai un grand-père qui est né en Belgique, à Anvers. Je suis donc loin d'être un français de souche, quelle que soit l'origine qu'on voudrait définir arbitrairement.

2. Mais bien sûr, je suis plutôt de type "caucasien" (c'est-à-dire, européen). Et quand on pose le problème de l'identité nationale, ce n'est pas la menace de la friterie belge qu'on met en avant. On parle des "immigrés", mais quand on dit cela, on ne pense pas aux immigrés belges qui le sont pourtant. Non, quand on dit "immigré", l'image mentale qui correspond à ce mot est tout de suite celle d'un noir ou d'un arabe, de préférence musulman. C'est donc plutôt la nation au second sens du dictionnaire, à laquelle on pense:


"groupe humain, généralement assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unité (historique, sociale, culturelle) et la volonté de vivre en commun"

Cette seconde définition a au moins le mérite de ne pas prétendre à une définition objective de la Nation.
Qu'est-ce que la Nation? C'est une idée. Elle n'est en rien définie par un territoire géographique, par exemple. Non, la nation, c'est l'idée d'avoir des choses en commun avec d'autres individus. C'est l'idée d'appartenir à un groupe, d'être le membre d'un corps qui forme un tout. La Nation n'est rien d'autre que la mesure dans laquelle un ensemble d'individus se reconnaît des points communs par lesquels ils forment, tous ensemble, une unité. Le "on" de la Nation ne semble donc pouvoir être le regard extérieur d'un scientifique, ethnologue ou autre. C'est le sentiment, l'idée, le vécu, la conscience de ceux-là mêmes qui sont censés former la Nation.
Reste à savoir ce que ces individus décident de prendre en compte, dans les caractéristiques qui les définissent individuellement, pour décréter qu'ils font partie du même groupe que les autres. Après tout, nous sommes chacun la somme de parties qui nous définissent; nous avons une langue, des habitudes, un territoire, une famille, une morale, des croyances, une apparence physique, etc. Or, par laquelle de ces qualités avons-nous le sentiment d'être les mêmes que d'autres? Comme on le comprend, là encore, la conscience d'une Nation peut être tout à fait arbitraire, et c'est ce qui rend impossible un débat sur l'identité nationale: a priori, il n'y a pas une caractéristique qui définit l'unité d'un groupe plutôt qu'une autre. C'est à ce groupe et à ses membres qu'il appartient de choisir ce qu'il décide de considérer comme le principe de son unité. Et l'on peut trouver tout à fait discutable le fait de choisir une tradition "judéo-chrétienne" plutôt qu'autre chose. Encore une fois, la nation n'est pas un groupe défini par des critères objectifs qu'une étude permettrait d'identifier. C'est sur la conscience et le sentiment subjectifs que repose cette unité (ainsi que le rejet de ce que l'on considère comme étant Autre, différent). Moi, je serais d'avis, par exemple, de choisir l'esprit démocratique et rejeter l'extrême-droite, si bien que je ne me sens pas du tout faire partie de la même nation que les élus du Front National. Et oui, pourquoi pas?


3. Alors, c'est subjectif? Il n'y a plus lieu de discuter? Ce serait là, pourtant, un moyen de justifier à peu près n'importe quelle forme d'identité nationale et par suite, toutes les formes d'exclusions qu'elle entraînerait: "la nation "française" veut se reconnaître à sa religion chrétienne pour exclure les musulmans? Il n'y a pas lieu de la critiquer, puisque c'est subjectif; c'est son choix!" Et l'on ne se sent pas vraiment satisfait par cette réponse. Mais on peut en trouver une, à la fois objective et subjective, dans la 3ème définition que le dictionnaire donne de la nation:

"groupe humain constituant une communauté politique[...]personnifiée par une autorité souveraine."

Voilà! La Nation, c'est une communauté politique, autant dire une communauté soumise à un ensemble de lois qui sont les mêmes pour tous, et c'est sans doute le critère le plus indiscutable qu'on puisse trouver. Ainsi, l'identité nationale, c'est-à-dire la reconnaissance qu'on les individus de faire partie d'une même Nation peut se définir par la reconnaissance d'une même autorité politique (en France, les différents pouvoirs élus par les électeurs), et l'obéissance aux mêmes lois (en France, celles qui sont votées par les représentants du peuple). C'est sur ce seul critère que l'on peut défendre l'idée d'une identité nationale, et je n'en vois pas d'autres. Ainsi, dès lors qu'un individu reconnaît la République Française et ses lois comme les autorités suprêmes auxquelles il doit obéir, et dès lors qu'il y obéit effectivement de manière inconditionnelle, je ne vois pas bien au nom de quoi on lui refuserait le droit de faire partie de la Nation et d'être une partie constitutive de l'identité nationale.

Quand à ceux qui voudraient encore définir la nation par une origine ou une culture religieuse particulière, pour en exclure les musulmans, rappelons leur les paroles de Clermont-Tonnerre, député de l'Assemblée constituante de 1789:

"Il n'y a pas de milieu possible: ou admettez une religion nationale; soumettez-lui toutes vos lois; armez-la du glaive temporel, écartez de votre société les hommes qui professent un autre culte; [...] ou bien, permettez à chacun d'avoir son opinion religieuse [...]. Voilà la justice, voilà la raison; consultez encore la politique, elle vous dira: Attachez des hommes à la loi." (Discours contre les discrimination du 23 décembre 1789, in Orateurs de la Révolution Française, page 246, "La Pléiade", Gallimard, 1989).

dimanche 13 décembre 2009

Critiques Libres

Une lectrice avisée?

En tout cas, merci à Dudule

pour son joyeux commentaire

mardi 8 décembre 2009

Epingle à nourrice

Epingle à nourrice n.f. instrument destiné à piquer les fesses d'un nourrisson en feignant de l'avoir fait par mégarde

Une épingle à cheveux sert à épingler des cheveux. Une épingle à chapeau sert à épingler un chapeau. Par suite, une épingle à nourrice ne saurait servir à autre chose qu'à épingler des nourrices. Utiliser le terme épingle à nourrice pour désigner l'épingle de sûreté, utilisée notamment par les nourrices (et donc appelée épingle de nourrice, sacré bordel de vierge enceinte, c'est pourtant simple) pour fixer les langes des mouflets dont elles ont la charge est odieux, aussi odieux que de parler du cul à ta mère plutôt que du cul de ta mère... bon... l'exemple est moyen... faut trouver autre chose...

Qui d'autre utilise des épingles de sûreté, outre les nourrices ? Certains Ecossais, pour fixer leur kilt... bien... non, rien à faire avec ça... euh... les punks, oui, les punks... L'épingle de sûreté est un élément décoratif usuel chez certains punks, qui l'utilisent pour orner qui sa veste à motif écossais (ah, bah finalement, on y revient), qui son oreille, qui son arcade sourcilière. Or, ne dit-on pas un punk à chien, plutôt qu'un punk de chien ? Ceci illustre bien la différence qu'il convient de faire entre à et de. En effet, on dit punk à chien plutôt que punk de chien, parce que c'est bien le chien qui appartient au gars qui essaie, sans troze y croire, de te demander vinze euros entre deux gorgées de huit-six, et non l'inverse. Encore que... des fois c'est pas certain que ce ne soit pas l'inverse... non, là, ça sent la fin d'année, je vais pas m'en sortir...

Bon, enfin, bref, on dit épingle de nourrice, et pas épingle à nourrice, et puis c'est tout.

Paris Normandie


Comment est né ce livre?
Gilles Vervisch : «Je voulais écrire un livre non pas de vulgarisation mais bien de démocratisation philosophique parce que je crois que les gens sont aujourd'hui en quête de réflexion et de sens. La philo souffre de deux préjugés largement répandus. Pour le grand public, les questions philosophiques ont peu de rapport avec la réalité.
En gros: «La philo, c'est des gros pavés remplis de mots incompréhensibles». Et à l'inverse, il y a du côté des élites une certaine tendance à entretenir cette obscurité. «Moins les gens comprennent plus on est savant», se rassurent-ils.»

La philosophie, c'est amusant?
«Disons que l'humour me sert à faire passer bien des choses. Y compris en classe de philo. Je cherche à réconcilier le public avec une discipline qui peut sembler très spécialisée et qui est finalement universelle. Philosopher c'est, par principe, réfléchir par soi-même… pour ne plus croire au Père Noël, par exemple.»

Vous êtes-vous posé des limites?
«Je n'ai pas traité tous les sujets mais je ne me suis rien interdit! Pas même de faire un peu de politique dans certains chapitres. Mais ce n'est pas un livre militant. Je ne donne pas de réponses toutes faites. Je n'essaie pas de convaincre. L'idée à laquelle je me refuse absolument, c'est celle qui consiste à tirer les choses vers le bas à force de vouloir trop simplifier.»